29 juin 2020

Périmètre de l’espace temps

Justine Lipski

Architecte et enseignante à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris la Villette 
Le confinement a été l’occasion de la reprise de conscience de l’espace public et des relations de proximité nécessaires à l’épanouissement individuel et familial.
La cellule du logement a dû s’adapter et s’étendre à la cellule sociale.
Le manque de liberté à inciter à l’ouverture sur l’autre et aux échanges partagés au sein des immeubles, du quartier, ou de la commune, comme au temps des restrictions dans les pays de régime communiste.
Ne s’agit-il pas de la résurgence les usages du XIXe siècle où se mélangaient différents rangs sociaux et activités au sein d’une même proximité? La quête des espaces verts et des circuits dans le périmètre de son habitat ont réattribué à l’homme l’espace-temps nécessaire à sa réflexion individuelle.
Ce phénomène a permis de mesurer le temps en pas, en vélo, en voiture, en train, en avion...
Chacun a pu identifier les qualités spatiales de son environnement proche et rétablir le lien nécessaire avec le peu ou pas de présence de la nature. Elle est ainsi apparue indispensable et unifiante.
Le gouvernement n’a-t-il pas privilégié la réouverture des Boutique botaniques ...
Malgré les horaires aménagés ces commerces ont été l’objet d’une ruée vers l’or vert qui au bout de deux mois de confinement paraissait comme l’essence vitale du renouvellement.
Le vert, l’espace, l’air, le silence sont réapparus au sein des métropoles et on éveillés chez les plus sensibles une nostalgie des lieux de liberté de l’enfance.

Justine Lipski, Juin 2020