◀︎  Et demain

11 juin 2020

Monde vivant

Marie Wathelet et Nicolas Waechter

On observe la standardisation, la globalisation et l’individualisation en terme de ressources et d’espaces. Depuis la révolution industrielle, les technologies humaines sont au service de la consommation, de la vitesse et de la performance. Un asservissement, de l’homme par la technologie, provoqué par ces outils créés ; loin de répondre au caractère vivant de l’être humain sur Terre. Par exemple l’architecte court après l’ingénierie 3D, arrive à une dématérialisation de sa pratique loin de l’observation de la matière et des savoirs faire.


Retournons peut-être au sens originel de la technologie. La technologie par son origine grecque, technè qui signifie art ou artisanat et logia qui signifie discipline ; la technologie se présente alors comme un art et ses formes ayant permis de développer les imaginaires des inventeurs, des ingénieurs et des constructeurs. Par le dessin, la poésie, la danse, la sculpture, le théâtre; l'art questionne le monde par différentes manières de penser, de créer et de faire.  L'artisanat a évolué et permis aux humains de s'adapter aux aléas de leur milieu : une capacité de survie.

 L’idée d’une technologie vivante pourrait être une manière de construire par l’art et l'artisanat pour protéger, favoriser et générer du vivant. Ce que l’on appelle le monde vivant, est dynamique en constante évolution et composé du monde humain, du monde animal et du monde végétal ; ensemble ils coexistent. L’idée est de proposer une programmation urbaine, architecturale et paysagère de symbiose entre organismes vivants, mais sous quelle forme ?

Inventer des nouvelles formes d’expressions, imaginer des contes modernes tels que des récits sur le végétal, les personnalités locales, les animaux rares, l’artisanat disparu, etc. De l’art qui vient à la rencontre des gens, en dehors de sentiers et qui fait réfléchir sur le sens des choses.

Ouvrir les jardins, les exploitation agricoles, les lieux d’apprentissage, les musées, les universités, les “Espaces Recevant du Public”, afin qu’ils permettent la convivialité et des rencontres pour agir.

Donner le droit de faire, d’expérimenter partout, d’utiliser un vocabulaire compréhensible par tous, des techniques simples et artisanales à mettre en oeuvre. Permettre à l’artisanat d’exister, pour permettre de travailler la forme et la fonction de ce que l’homme construit: une nouvelle architecture à inventer.

Créer des groupements d’initiatives, des systèmes coopératifs locaux, des échanges solidaires pour organiser ces lieux.

A chaque localité de vivre, de composer et de raconter sa propre histoire : des lieux de ressources ouverts entre formel et informel, des Institutions aux habitants, proches des arbres, des animaux et du végétal.

*Finalement c’est peut être rendre un sens plus évident à ces notions partagées en commun : l’ouverture au public, l’espace public et le déconfinement. 

Marie Wathelet et Nicolas Waechter, juin 2020