36 logements sociaux

François Brugel

Publié en février 2016 Maîtrise d'ouvrage : Élogie
Maitrise d'oeuvre : François Brugel, architectes associés

"Située dans un quartier qui a accueilli notamment des bureaux d’études de l’industrie automobile dans le 15e arrondissement de Paris, la parcelle, profonde et de forme irrégulière, était occupée par un immeuble de bureaux sur rue et deux ateliers sur cour. Pensé à des échelles qui dépassent la seule question de l’édifice, ce projet de 36 logements s’appréhende à partir d’une cour en lanière, parcourue par les habitants des lieux et largement perçue par ceux qui résident au-delà, plus haut, ou plus loin. Cet intervalle structure et ordonne une société d’édifices adossés et assemblés sur la parcelle, dont le dernier signe visible est la halle réhabilitée qui s’étire le long de la cour."

Très rapidement, la coupe devient le lieu du projet. Elle propose des réponses pertinentes à la variété des situations rencontrées, aux données programmatiques et aux contraintes issues de la forme de la parcelle.

Loger 
Cet ensemble propose de nombreuses lignes de fuite au dessin des logements : des orientations multiples et des vues les plus larges possibles, selon la position des appartements. Parce que chaque immeuble a ses propres caractéristiques (nées d’une situation préexistante ou d’une opportunité topologique), les logements s’organisent de façon différenciée, selon les épaisseurs et les orientations choisies, additionnés, superposés ou imbriqués. On joue sur la façon dont on y accède, sur la distribution, sur la position des pièces, sur les vues offertes. Chaque logement a ses espaces d’appropriation, ce qui nous intéresse est la capacité d’accueil d’usages variés par
des éléments d’architecture conçus au-delà de leur seule fonctionnalité. Les espaces se déterminent dans un intervalle plus haut, plus large qui se traduit par la combinaison d’éléments verticaux et horizontaux. Encore une fois, c’est la coupe qui est opérante. Contre la sécheresse des dispositifs strictement techniques, l’épaisseur d’une embrasure, d’un appui, d’un mur séparant deux espaces, la sous-face d’un escalier, la « renaissance » du demi-palier, l’organisation d’un rangement, la conception d’une menuiserie ou d’une serrurerie, sont autant d’occasions de gestes et de pratiques élaborées.

Construire : le béton et le bois, matériaux de projet 

Le béton ouvre la voie à des interprétations et à plusieurs niveaux de lectures possibles, comme une manière à penser. La portée est une première donnée opérante de cette opération. En portant de la façade au noyau central, le franchissement permet de s’affranchir des recoupements intermédiaires, ouvrant le champ à des transformations. C’est la leçon de la halle réhabilitée et des grandes portées que nous transposons aux bâtiments neufs. Une autre évidence du projet réside dans la surface de ce béton apparent. Nous l’avons exploré par le dessin et par la maquette. Nous souhaitions que soient visibles les étapes et la précision de la mise en oeuvre. A l’instar de la construction en maçonnerie apparente, l’appareil traduit une vérité de « faits » et le dessein de façade. Mais tout cela est un jeu qui comporte sa part d’ambiguïté. L’empreinte du béton, choisie pour sa texture, son aptitude à accepter la lumière, sa douceur, sa « naturalité très artificielle », rappelle que ce dernier cache sa structure sous ce  cette surface aimable. La pellicule, dite de coffrage à planches, vient alors se confondre avec les éléments de bardage et les menuiseries, comme une tentative parfois vaine d’expliquer que ce projet serait plus que la somme de ses parties…

Les temps du projet 
Ajoutons pour conclure ce propos le temps du projet, qui passe par le chantier, ce besoin impérieux de re-concevoir, développer, aller dans les replis pour considérer la manière à construire, rentrer dans le détail, confronter ce détail aux usages, et de réfléchir à certaines des questions de notre temps : un bâtiment qui consomme peu (un objectif visé de moins de 50kWh/mÇ/an), nécessitant peu d’entretien et pérenne".
François Brugel.

Les acteurs du projet

Maître d'ouvrage : Élogie
Maître d'oeuvre : François Brugel, architectes associés 
Cadence, BET structure 
AI environnement, BET thermique 
Entreprise générale : Genere 
Livraison : janvier 2016 

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