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L’architecture d’Ivry, une politique des rencontres
Les travaux que la ville communiste d’Ivry-sur-Seine engagea en 1962 pour sa rénovation ont duré plus de vingt-cinq ans. La ligne directrice du projet ne devint claire, ne prit donc forme qu’à la fin : la vie s’installait dans le provisoire, l’émiettement, les démolitions par à-coups faute de trésorerie, les constructions comme les pièces d’un puzzle encore illisible. Le premier chantier, qui fit surgir en 1968 une tour de quatre-vingt-seize logements face à la vénérable mairie, laissa la municipalité perplexe. À l’étape suivante, en 1970, le quartier connut son moment fondateur, celui où Jean Renaudie montra aux futurs habitants la maquette des quatre-vingts logements de Casanova. Une page était tournée. Il y eut des interférences entre évolution politique et vie quotidienne, des doutes sur la légitimité du projet (convenait-il vraiment à la classe ouvrière ?), la volonté d’aboutir ou celle d’en finir, et le besoin toujours urgent de créer des logements. On se limitera ici à rendre compte d’un aspect de cette histoire : les désirs de ceux qui travaillèrent à la transformation du quartier, ses constructeurs, les architectes mais aussi la maîtrise d’ouvrage, qui se passionnèrent assez pour rendre sa réalisation possible.
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Jeanne-Hachette, les terrasses. Au-dessus du centre commercial, terrasses publiques, jardins des logements, escalade des accès extérieurs. © Paul Maurer


L’étude de la rénovation du centre-ville d’Ivry-sur-Seine commence en 1962. La première réalisation est la tour Raspail (1968, Renée Gailhoustet, Arch), qui sera suivie de trois autres tours. Jean Renaudie intervient en 1969 : il conçoit les 80 logements de Casanova (1972) et Jeanne-Hachette – centre commercial, bureaux, 40 logements et un centre d’art – (réalisé en cinq phases de 1972 à 1976). En 1972,est livré aussi Spinoza (Renée Gailhoustet, Arch) : 70 logements, crèche 60 berceaux, foyer de jeunes travailleurs, centre medico psycho-pédagogique, bibliothèque pour enfants et ateliers d’artistes . Le projet d’un centre culturel (Jean. Renaudie, Arch) resta sans suite. Suivront en 1978 Jean-Baptiste Clément (Jean. Renaudie, Arch),11 logements et en 1980 Bernard Palissy (Francis Gaussel, Arch), 50 logements.
Jean Renaudie meurt en 1982. Seront construits 143 logements à la cité du Parc (1982, Jean et Serge Renaudie, Arch), incluant l’école Einstein (Jean. Renaudie et Nina Schuch, Arch), et 136 logements avec 25 ateliers artisanaux au Liégat (1982, Renée Gailhoustet Arch)), puis 140 à Marat au-dessus d'un supermarché (1986, Renée Gailhoustet Arch.) et enfin la Place Voltaire et ses 132 logements (1987, Nina Schuch Arch.)
Première publication dans l'ouvrage « Logement, matière de nos villes », sous la direction de Nasrine Seraji, édition du Pavillon de l'Arsenal, 2007.
Renée Gailhoustet, architecte
1929, Oran (Algérie) - 2023
Nationalité: Française