Disposant de deux longues façades mitoyennes profondes, le projet valorise au mieux les façades disponibles sur rue et sur cour afin de chauffer et d’éclairer généreusement les appartements. A cette fin, les façades sont vitrées de mur à mur et de plancher à plancher. Cela est rendu possible par l’absence de vis à vis qui ouvre des vues lointaines depuis les logements. L’utilisation de stores extérieurs et de rideaux intérieurs permettent de moduler les apports solaires, d’intimiser les logements et d’occulter les chambres pour la nuit.
Le projet porte l’ambition de construire des logements largement vitrés. En effet, l'inévitable prise en compte des normes environnementales tend parfois, à l'excès, à concevoir des immeubles à la matérialité fragile, en tout cas peu « matérielle ». La volonté est ici de construire un bâtiment qui puisse répondre à notre désir de matière et ce bâtiment est représentatif de nos tentatives. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur une volonté d'économie de matériaux et des principes bioclimatiques (mais derrière ces mots, ne faut-il pas entendre « bon sens » ?). Ainsi, le choix des techniques et matériaux s’est orienté vers une palette simple : le béton et le verre. Afin d’éviter les matériaux d’habillages, le béton a été choisi pour ses qualités structurelles et sa capacité à générer un déphasage thermique optimal. Ainsi, il participe du confort thermique d’été. Les menuiseries qui rythment la façade sont minimales puisque leur verre structurel permet d’utiliser le moins possible d’aluminium. De plus, tous les appartements disposent d’espaces extérieurs, balcons et/ou terrasses. Les larges baies coulissantes sans seuil saillant autorisent une modulation des ouvertures qui favorisent l’utilisation des espaces intérieurs et extérieurs suivant les saisons et les envies, en les additionnant aisément. La terrasse se prolonge à l’intérieur et la pièce à vivre à l’extérieur. Sur le quatre pièces sur cour par exemple, l’enfilade du bacon devient une circulation d’été en complément du couloir intérieur, la cuisine étant la pièce qui boucle le circuit. Par ailleurs, le jardin en cœur d’îlot est conçu dans la continuité de celui qui existe sur la propriété voisine. Il participe à ce « poumon vert », par la réalisation d’un jardin d’ombres qui permet un rafraichissement naturel de la parcelle. Le jardin est en pleine terre, appropriable et jardinable par les habitants. Enfin, la toiture est conçue comme une terrasse et un aménagement futur avec un « deck » en bois permettra aux usagers de l’utiliser. Un escalier conduisant au toit est d’ailleurs prévu à cet effet.