Christian de Portzamparc : entre mémoire et oubli

Cours #1 Manières de construire des mondes

Conférence du 18 janvier 2014 Par Richard Scoffier, architecte, philosophe, professeur des Ecoles nationales supérieures d'architecture

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Les projets de Christian de Portzamparc semblent trouver leur origine dans la réminiscence, le souvenir, en réaction à la tradition du nouveau prônée par le mouvement moderne. Souvenirs d'espaces à la fois fermés et ouverts comme les jardins du Palais Royal ou la place Fürstenberg, promesses de plages se déployant à l'infini. Souvenirs plus archaïques encore, comme ces champs scandés de menhirs que l'on trouve encore en Bretagne. Comme si le geste architectural devait se rappeler et concilier en lui toutes les espèces d'espaces, sans restriction, depuis l'origine. Pourtant la rue des Hautes Formes, la Cité de la Musique ou la Philharmonie de Luxembourg, semblent hantées par la figure borgésienne du labyrinthe. Ainsi, à l'image de cette héroïne de la mythologie grecque qui défait la nuit ce qu'elle fait le jour, ces lieux de réminiscences se proposent aussi comme des pièges où l'on se perd et l'on s'oublie.