Centre social Saint-Blaise

Bruno Rollet

Publié en février 2016 Maîtrise d'ouvrage : France Habitation  
Maîtrise d'oeuvre : Bruno Rollet

"Le projet prend place dans le Quartier Saint-Blaise, issu de l’ancien village de Charonne. L’urbanisme sur dalle de ce quartier date des années 80. Aujourd’hui il s’inscrit au Grand Projet de Renouvellement Urbain de Paris.

Un bâtiment existe, comment réutiliser sa structure en l’agrandissant et comment dessiner un centre social au pied d’une tour de quatre-vingt-cinq mètres de hauteur, contre un immeuble de logements de soixante mètres de long, sur une dalle recouvrant trois niveaux de stationnement, avec sur le toit l’extracteur des fumées des caves situées sous la tour et la ventilation basse des parking ?
Un patio planté d’un pin met en relation la « dalle »  Vitruve et le jardin en cœur d’îlot d’un immeuble d’habitation situé Boulevard Davout, les gaulettes de châtaigniers  jouent le rôle de filtre par rapport au soleil et de protection des façades, comme « une nature importée »  en opposition à la minéralité de la dalle, le toit terrasse planté de sédum donne aux habitants de la tour un jardin à voir, le  toit en inox de la salle polyvalente reflète le ciel.  Alors que la tour l’avait éloigné de la dalle, il semble maintenant plus bas.

REHABILITATION D’UN URBANISME SUR DALLE

Par son contexte, la transformation d’un ancien local commercial du Square Vitruve à Paris (XXe) en  centre social s’apparente à un cas d’école. Situé sur une dalle recouvrant trois niveaux de stationnement au pied d’une tour de quatre vingt cinq mètres de hauteur, ce bâtiment de seulement 322 mètres carrés Shon est également accolé à un immeuble de logements de soixante mètres de long.  Autrement dit, ce programme se loge dans une enclave.
En se lançant dans ce projet l’architecte Bruno Rollet, lauréat de la consultation menée par le bailleur social France Habitation, a hérité de contraintes majeures. Elles sont liées à cet urbanisme sur dalle  des années 1970 qui caractérise Saint Blaise, un quartier parisien parmi les plus denses (78% de logements sociaux sur 4 hectares). Son organisation en ilots d’IGH a favorisé l’isolement et le repli de cet ancien village de Charonne justifiant une intervention publique d’envergure : la recomposition du périmètre  Cardeurs-Vitruve, premier secteur opérationnel du Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU) conduit par la Semaest depuis 2010.

PAROLES DE L’ARCHITECTE
« Quand un architecte est appelé pour construire un centre social dans un cadre aussi compliqué  avec un budget de moins d’un million d’euros, le choix est simple : tout démolir, ou repenser le projet à partir de l’existant. J’ai choisi la seconde option, certes plus économique, mais parce qu’elle exigeait de mettre la science constructive au service d’un bâtiment ingrat, de surcroit interdit d’extension pour respecter les distances réglementaires entre deux IGH », explique Bruno Rollet qui ne cache pas qu’une réponse simple est le fruit de beaucoup de recherches.

REPARER LE PASSE
 Pour avoir vécu à proximité de ce quartier il y a quelques années, ce maitre d’œuvre sait que toute intervention devra s’inscrire dans un remaillage sensible pour « réparer » le passé. Une expérience  complexe nourrie d’un cahier des charges qui l’est tout autant. Il  s’agit d’améliorer la qualité de vie des habitants et de mettre en relation l’équipement avec ce quartier maintenant ouvert sur le prolongement des rues du Clos et  des Balkans et du Boulevard Davout desservi depuis peu par le tramway T3.

ALLER CHERCHER LA LUMIERE
Bruno Rollet a pris le projet « par le sol », partant du principe qu’il conservait le socle de l’ancien local commercial. Puis il a décidé d’aller chercher la lumière de part et d’autre du bâtiment jadis « aveugle » pour mettre en relation la dalle et un jardin qui se tournaient le dos. L’apport en lumière  se matérialise au premier étage par la grande baie vitrée : « la salle en surplomb qui regarde le quartier ». Polyvalente, elle servira à diverses activités (accompagnement social, apprentissage du français et soutien scolaire). « On se rend compte que sa forme ressemble aux serres du parc des Lilas et à celle de l’immeuble Candide que j’ai réalisée à Vitry. La serre apparaît depuis 2005 dans mes projets comme un élément qui alimente le travail de l’agence»".
Bruno Rollet, architecte  

informations

Adresse : 9 square Vitruve, Paris 20